jeudi 15 mars 2012


Jéjé les amis, Jéjé la famille... Que le temps passe vite!

         Voici les news en vrac de chez nous. News écrites par moi, Marie, pour changer!

         En ce moment le climat est insupportable. La saison des pluies l'année dernière était ridicule comparé à cette année. Des pluies torrentielles s'abattent sur l'île presque tous les jours ou au moins la demi-journée, on réussit à avoir de belles journées mais on ne peut les prévoir. Des torrents de boues s'écoulent dans les rues et des voitures sont parfois noyées près de la barge. D'importants cyclones sont passés dans les parages, détruisant des villages sur la côte Est de Madagascar, la capitale Tananarive était inondée et certains menaçaient La Réunion. Nous avons donc eu beaucoup de vent, ce qui était agréable car quand le vent ne souffle plus l'air est chaud et humide, étouffant et accablant. Nous n'avons pas été très vaillants. Ici c'est moi qui subit les allergies, éternuement et conjonctivite, super!

         Côté travail j'ai plutôt été libre ces deux derniers mois car ils devaient me rendre 100h. Entre 15jours de récup en janvier, 06 et 08 jours en février je ne suis pas débordée! J'ai été raisonnable et ne me suis pas laissée emporté par ma frénésie de voyages. La saison des pluies aide à rester chez soi car j'aurai été vraiment déçue d'aller à Madagascar et d'être enfermée à cause d'un cyclone ou de la pluie. Je suis donc restée au côté de Yann qui travaille beaucoup, lui concoctant de bons petits plats (moi qui adore cuisiner j'avais tout mon temps pour essayer pleins de nouvelles recettes! je suis donc devenue une pro des muffins!). J'ai pris le temps pour moi, tranquille à m'occuper de notre chez-nous, à aller à la plage quand le temps le permettait, à lire, à regarder des films et à faire des grasses mât!! En fait j'avais que des dimanches dans mon emploi du temps?! Début Mars je reprends le travail à fond, dur de reprendre le rythme.

         IL y a du nouveau dans la coloc : Fred vient de trouver un poste en Suisse, il débute début Juin, Emilie quitte Mayotte en Juillet après un an et demi et pour nous ce sera un départ mi/fin Aout après un mois à Madagascar, retour  vers la première semaine de Septembre, on va voir pour prendre les billets le plus tôt possible. Yann rentrera un peu avant moi car il va prendre un billet via Madagascar direct après notre mois là-bas. Comme l'hôpital me paye le billet je rentrerai pour ma part à Mayotte avant de rentrer à Paris. Du coup on partira tous en même temps de la coloc à un mois près... Je n'ai pas hâte de tout mettre en cartons, de passer des heures à la poste, trier et ranger, vendre ... Ce n'est pas encore pour maintenant,ouf! Yann ira à Crach directement puis on se rejoindra chez ma mère à mon arrivée, ensuite on avisera pour aller voir tout le monde.
        
         Lundi, des copains à Emilie sont arrivés pour passer une semaine de vacances. Emilie travaillant beaucoup, j'ai accepté le rôle de guide avec plaisir! Direction pour le premier jour l'îlot bandrélé en Kayak, une traversée sympa sur un lagon très calme, quelques éclaircies, une eau plutôt claire pour admirer les poissons multicolores nager autour des coraux colorés. Mardi nous sommes partis à bord d'un bateau avec un professionnel pour trouver les raies manta qui sont dans le coin en ce moment, malheureusement pas de manta à l'horizon mais pour nous consoler les dauphins tursiops (les grands dauphins comme flipper, ils font près de 250kg!). Très joueurs aujourd'hui, ils sont venus tournoyer autour de nous pendant longtemps! Aucune notion de temps tellement j'étais figée et émerveillée... Je plongeais en apnée et le dauphin plongeait en même temps que moi juste à mes côtés... A 5 ils se passaient une algue comme ils joueraient avec un ballon. Ils me regardent et semblent s'amuser de me voir. Ce sont les dauphins les plus sociables qui existent, ils n'ont pas peur du tout des êtres humains. Ils sont une cinquantaine dans le lagon mais vivent en groupe restreint. Là on en compte 10 et il parait qu'il est plutôt rare d'en voir autant en même temps.  Conscients du moment privilégié vécu nous remontons sur le bateau complètement béat!
         Le week end du 18 mars c'est mon oncle et ma tante Yvon et Josie qui viennent pendant deux semaines, j'ai réussi à m'arranger pour le boulot, sur les 15 jours je ne travaillerai que deux jours, c'est cool! Je n'ai pas encore tout programmé mais réservé la voiture, c'est déjà ça. Cela va venir vite. Ensuite le 31 nous nous envolerons pour La Réunion, deux semaines de vacances en amoureux où nous allons bien marché! Ce sera l'occasion de découvrir des endroits que je n'ai pas été voir quand j'y suis allée comme l'ascension du Piton des Neiges, ou la descente dans l'enclos du Piton de la Fournaise et aussi d'organiser ces deux semaines différemment c'est-à-dire pas de location de voiture mais que de la marche et du bus, le but étant de traverser La Réunion du Sud vers le Nord en traversant les trois cirques. Normalement il nous faudrait 15 jours plein pour faire tout en mode trek mais par manque de temps j'ai ajuster le trajet en coupant une partie que nous pourrons faire en bus et par quelques raccourcis, il faut encore que je peaufine l'organisation. A voir si on peut trouver un gîte chaque soir ou s'il faut apporter la tente... Cela va être hard physiquement mais j'ai trop hâte et Yann aussi. On va aussi aller rendre visite aux copains sur place, se faire une petite plage mais sinon on sera dans les hauteurs à marcher ou à faire du canyoning. Pour Madagascar on a raccourci d'un mois notre voyage là-bas car sinon on sera juste au niveau timing pour déménager nos affaires de Mayotte. Nous avons encore beaucoup à réfléchir sur l'organisation, des amies sont parties faire une partie de Mada qu'on aimerait bien faire, j'attends leur retour pour reprendre les préparatifs. De toute manière on sait déjà que l'on fera la RN7 en taxi brousse en s'arrêtant dans les parcs sur le chemin, faut que je vois si on peut rajouter l'île st marie sur la côte est de mada pour revoir les baleines.
        
         Voilà un grand mélange de mes nouvelles. Les prochaines viendront après La Réunion.

         Je pense à vous.

GROS BISOUS
                            Marie

lundi 12 décembre 2011

Une semaine aux Comores : l'île de Mohéli, Novembre 2011

Voici la carte de Mohéli où nous sommes partis quelques jours. Vous pouvez ainsi visualiser les différents villages où nous sommes passés : Fomboni la capitale, puis Ouallah 1, Ouallah 2, Nioumachoua en passant par les 5 îlots puis Itsamia en passant par Wanani.

Samedi 26 Novembre :


Très tôt levés, nous partons pour l'aéroport où nous attend l'avion Pour Moroni, capitale de Grande Comore et siège de l'Union des Comores, les deux autres iles constituant cette dernière étant Anjouan et Mohéli, notre destination. Historiquement, cet archipel est une ancienne colonie française, mais, à la fin des années 70, Mohéli, Anjouan et Grande Comore prirent leur indépendance alors que Mayotte fit le choix de rester sous protection française. S'ensuivit une série de coup d'état avec pour personnage principal Bob Dénard, célèbre mercenaire, qui valent à ces iles d'être aujourd'hui toujours considéré par l'état français comme instables.
Nous avons besoin de ces vacances, pour nous ressourcer, changer d'air et d'esprit, car ces dernières semaines ont été chargées. L'ambiance délétère à Mayotte n'est un secret pour personne mais après la reprise, le travail en retard nous force à mettre les bouchées doubles. Ainsi, nous sommes déterminés à en profiter au maximum et nous serons servis.

Nous prenons deux billets avec la compagnie Inter-iles (289 euros si vous choisissez le ticket remboursable et modifiable, 279 si seulement modifiable). L'enregistrement s'effectue à 7h pour un départ normalement prévu à 9h. Nous ne partirons qu'à 10h30. Bienvenue aux Comores. L'avion est un quadriréacteur prévu pour une centaine de personnes. L'équipage est Sud africain et les consignes de sécurité et annonces se font en anglais. Etonnant. Deux heures de voyage plus tard et un arrêt à Anjouan après et une intoxication à Céline Dion (le seul CD dans l'avion, on a du leur dire que c'était la plus grande artiste francophone sans doute...), nous atterrissons à l'aéroport Prince Said Ibrahim. Première surprise, le visa est de 60 euros par personne pour 2mois. Ce que nous n'avions pas prévu. Ainsi, notre budget se trouve diminué d'un bon tiers. Nous sommes pris en charge, après de rudes négociations, par un taximan nommé Michel qui nous conduira jusqu'à la plage sud de l'île nommée Chindrini pour y prendre un bateau de pécheurs jusqu'à Mohéli. Pour rejoindre Moroni vous pouvez prendre un taxi brousse (1000 francs comoriens par personne) ou privilégier le taxi privé (10 euros par personne), beaucoup plus cher ! Pour rejoindre le Sud le taxi brousse coûte 2000 fc je pense, mais nous sommes pressés car nous ne voulons pas être surpris par la nuit en pleine mer ; nous paierons 30 euros par personne, après un arrêt pour un sandwich (1000 fc), de l'eau (une bouteille 1,5l 350 fc), et un plein d'essence.
Voici une carte de Grande Comore pour visualiser la distance parcouru de l'aéroport à Chindini où nous avons pris le bateau.


Direction plein sud. La route est en mauvais état, voire très mauvais, ce qui nous force à ralentir sérieusement par endroit pour passer dans de profondes ornières, mais ne nous sauvera pas de la crevaison à 1 km de la plage. Il est 16h30 et nous négocions le tarif du bateau. Pour cinq personnes 100 euros donc pour nous deux 40 euros (20000 fc). Nous embarquons en sachant bien qu'il reste trois heures avant la nuit. Nous y parviendrons tout juste. Lorsque nous toucherons terre il fera plus que nuit. La faute à une mer houleuse et pas régulière pour deux sous. Daroussa, un mohélien qui navigue avec nous, nous expliquera qu'elle est nommée « mer agitée » par les pécheurs. Le commandant maitrise sa barque parfaitement et sait éviter en douceur les vagues. Nous arrivons à 19h30 après une certaine prise de conscience: nous venons juste de vivre l'un de ces fameux trajets en kwassa kwassa que des centaines de clandestins, femmes et enfants, vivent de nuit entre Anjouan et Mayotte séparées par à peu près la même distance.
Un taxi nous amènera jusqu'à l'hôtel « le relais de Singani » (tel 269720545), profitant de cette journée de fête pour booster ses prix et nous demande 2000 fc pour 2 au lieu de 450 par personne. Nous engloutissons un repas riz poisson (épicé) pour 6000 fc, une bouteille d'eau 1000 fc. Et dodo dans une chambre non climatisée mais avec salle de bain privative pour 13000 fc. La nuit ne s'avère pas fameuse car l'électricité stoppe vers minuit et avec elle notre seule source d'air, le ventilateur. La chaleur nous accable et nous dormons mal. En faisant les comptes on se rend compte qu'il ne nous reste presque plus de liquides (genre 20 euros par jour pour 2, ridicule!). Mauvaise anticipation du budget... Le souci d'argent sera résolu le lendemain en appelant à l'aide les amis à Mayotte qui nous enverront dans la semaine du liquide via Western Union puisqu'il n'existe aucun moyen de retirer sur Mohéli. (Bureau western dans la poste de Fomboni près de la gendarmerie)

Dimanche 27 Novembre:

Comme Daroussa nous l'a conseillé, nous marchons vers le marché de Fomboni qui se situe à l'autre bout de la ville de Fomboni. Nous l'y retrouvons et grimpons dans le taxi brousse qui fera six ou sept fois le tour de la ville pour se charger en vivres matières premières et clients. Il n'y a qu'un seul taxi par jour sur l'ile (deux ou trois taxis tous les matins dans tous les villages partant de 4h à 6h mais ce n'est pas une règle stricte. Il faut s'attendre à ne pas pouvoir repartir avant le lendemain matin) et cela nous prendra 3 heures de trajet pour rejoindre Ouallah 1, ultime stop sur la route dans ce sens, celle ci ne continuant pas plus loin. Nous trouvons à nous loger dans de sympathiques bungalows à 6000 fc, propres et situés au bout du village, juste sur la plage. Nous nous reposons avant de prendre le temps de faire une jolie balade sur cette longue plage de sable noir.





















Apaisés et de bon appétit, nous nous asseyons devant une grande assiette de fruit à pain frits, du mataba, des sardines pour moi et du poulpe grillé pour Marie (2500 fc chacun). Total 14500 fc en comptant l'eau (1000 fc) et les boissons gazeuses de l'après midi (250 fc par boisson). Nous partirons à pied le lendemain.

Lundi 28 novembre:

Lever tôt pour un petit déjeuner à 7h30 composé de thé citron et gâteau coco succulent. Nous quittons le village avec la ferme intention de rejoindre Nioumachoua dans la journée et ce, à pied. (Environ 10km)






Chemin faisant, nous rencontrons Ibdahou qui nous proposera une petite grimpette rafraichissante jusqu'à la cascade (?). L'eau y est fraiche et Marie regrette d'avoir laisser son maillot dans le sac au pied des deux chutes, réminiscence de nos baignades en eau douce en Australie. Il nous aura fallu que 20 min de marche et deux chutes légères dues au poids déséquilibrant du grand sac à dos pour parvenir tout en haut.







De retour sur la route, il fait beaucoup plus chaud. Nous peinons jusqu'à Ouallah 2 et plus particulièrement la plage Sambadjou, située au pied du village. Là nous attendent un bungalow (6000 fc), un festin pour repas servi à 14h (4000 fc) constitué de salade de papaye tomate, fruit à pain et poisson fris et d'une papaye en dessert. Nous y renc ontrons Kader, le frère d'Ibdahou. Il est le trésorier de l'association qui gère les bungalows, est titulaire d'une maitrise en droit et enseigne à l'école du village jusqu'au niveau 4e. Il nous explique que pendant les vacances scolaires, ils sont parfois obligés de refuser des gens, les bungalows étant pleins et le terrain ne pouvant abrités qu'un nombre restreint de tentes. Cela nous surprend car nous sommes seuls, car hors saison. Il dit pouvoir nous négocier un bateau pour le lendemain qui nous mènerai jusqu'à Nioumachoua en faisant le tour des 7 îlots qui composent le parc marin. Je pars me reposer, Kader retourne à ses occupations tandis que Marie et Ibdahou discutent longuement.











A 16h, nous nous baignons dans une eau brûlante, bronzons un peu puis nous rebaignons au milieu des enfants qui jouent sur des bois flottants. Nous profitons du coucher de soleil aux alentours de 18h, de la douche en plein air sous l'œil des roussettes et des makis, et, ressourcés, nous mangeons salade de papaye – tomate, mabawas, ananas et mangues. Délicieux. Il n'y a pas d'électricité car les panneaux solaires qui équipaient le site leurs ont été volés puis retrouvés 2 ans plus tard, mais hélas les batteries ne marchaient plus pour lors. Le début du repas se déroule donc à la lampe tempête, en attendant que le générateur soit allumé. Ce site a été construit en 1998, comme celui de Ouallah 1 et d'Itsamia, puis rénové en 2005.
Une belle journée se termine en douceur.













Mardi 29 Novembre:


Petit déjeuner à 7h30. Aujourd’hui nous partons à 9h avec notre ami Ibdahou qui nous servira de guide pour le tour des îlots en bateau (15000 fc = 30 euros). Le premier ilot est Chissouia Magnougni ( les oiseaux) qui n'est pas accessible par la mer. Noir, basaltique, cet ilot ne présente que des faces brutes et raides, rappelant les falaises de Belle ile en mer à nos pauvres âmes de bretons. Nous nous arrêtons sur la plage de l'îlot Chissouia Dzaha (volcan) et pour nous expliquer l'origine de ce nom, le pêcheur nous conduit à l'endroit où, à marée haute il est possible de traverser dans une baie qui n'est autre que l'ancienne caldera, affaissée, érodée et aujourd'hui emplie d'une eau turquoise. Ce passage relie Chissouia Dzaha et Chissouia Kanzoni. Nous nous dirigeons ensuite vers Chissouia Ouénéfou (lèpre) ou les plages blanches servaient de refuges aux lépreux le temps de leur guérison. En atteste, les ruines d'une mosquée sous les arbres. Nous nageons dans une eau fraiche et observons Chissouia Furo (trou) et son trou rocheux. Nous nous arrêterons sur Chissouia Méa (pousser comme une plante) et sa grande plage blanche avant de joindre celle de Nioumachoua.

Plage de l'îlot Dzaha (volcan) ci-dessous
En face nous voyons l'îlot Magnougni (oiseaux) ci-dessous
Voici l'îlot Kanzoni :


Voici la plage de l'îlot Ouénéfou (lèpre) :





Ci-dessous la grande plage de l'îlot Méa (pousser comme une plante) :




Ibdahou nous déposera chez Mapez, patron de « la paillotte des amis », voisin du célèbre hôtel Laca Lodge que nous irons visité. Mapez nous proposera des crabes de mangrove au diner accompagnés de frites de manioc, d'un fabuleux riz coco et d'une salade de papaye (5000 fc par personne) et une chambre pour 5000 fc. Demain réveil aux aurores pour pouvoir prendre le taxi brousse.











Mercredi 30 Novembre:


Levés à 3h30, prêt à 4h15, nous prenons le taxi et partons à 5h de Nioumachoua. Il nous conduira jusqu'à Ouanani (1h30), village situé au milieu de l'île et à mi chemin de notre destination, Itsamia. Nous arriverons au croisement à 6h30 et nous ferons la descente sur Istamia (30min environ) et ses tortues en compagnie d'un magistrat qui a travaillé pendant 7 ans en Arabie Saoudite. Il exerce aujourd'hui le métier d'enseignant qu'il considère comme « métier noble » et est courtisé par le gouvernement pour ses connaissances en droit islamique. Il nous dépose devant la maison des tortues où nous nous arrangeons pour le repas, la nuitée et surtout, et ceci est le but de notre venue, la ponte des tortues (1500 fc par personne). Le bungalow (6000 fc) est direct sur la plage, trois marches et hop, les pieds dans le sable. Je passe la journée a récupérer du lever si matinal et à terminer le « voyage avec un âne dans les Cévennes » de Robert Louis Stevenson pendant que Marie potasse le guide de Madagascar pour notre voyage futur, et en anglais s'il-vous-plait. En face de la plage se trouve deux ilots. Le premier, Chissiou Mbouzi (cabri) ou se trouve un abri qui sert pour les voulés, est très proche et, à marée basse semble atteignable à pied. Le deuxieme est une grand pierre solitaire au « toit » comme recouvert de blanc. Il est bien loin, au large, solitaire et s'appelle Chissiou Mchaco.
Saindou, qui gère la maison des tortues, est le frère jumeau de Said qui sera notre guide pour la ponte des tortues. Il nous explique que derrière la colline, il existe une deuxième plage, très calme où nous auront peut-être la chance de voir des tortues le soir et un émergence de bébés en fin d'après-midi. Nous nous y dirigeons et nous y baignons. En sortant de l'eau, j'aperçois les corbeaux-pies fondre en piqué sur un creux dans le sable, signe d'une émergence. En effet, quelques petites tortues, les yeux tous collés mais fermement décidées à rejoindre la mer parviennent à échapper au vol en piqué des prédateurs. Ni une ni deux, nous nous transformons en protecteurs et, chacun à un bout de la plage, nous essayons de protéger ces petits êtres. Nous restons là jusqu'au coucher du soleil et observons une vingtaine de bébés rejoindre la mer.







les enfants sur la plage jouent avec le feu...

Retour à la case pour le repas et nous rejoignons un groupe de touristes venant du Laka Lodge à Nioumachoua et un agent de voyage barcelonais pour assister à la ponte des tortues. Nous attendrons en vain, nous ne verrons seulement qu'une grande tortue verte faire demi tour à la moitié de la montée et une autre finir d'enfouir ses oeufs. Déçu, l'agent de voyage laisse exploser sa colère alors que les touristes, ayant leurs comptants de photos au flash qui désorientèrent la tortue, s'en allèrent très vite. (désolant!!) Nous rentrons dormir fenêtres et portes ouvertes sur le ressac de la mer.

Jeudi 01 Décembre:Nous nous levons tôt et prenons le café avec l'agent de voyage qui nous dit être resté jusqu'à 1h du matin le soir précédent dans l'espoir d'une ponte. En vain. Nous prenons le taxi brousse pour Fomboni à 6h pour y arriver à 7h30. Mission Western Union pour récupérer les sous qui nous permettrons de compléter ce voyage. Une fois l'argent en poche nous nous mettons en quête du bureau de Comores Air Services pour réserver une place à bord de l'avion 16 places à hélices qui fait la liaison avec Moroni. Ce voyage nous coutera 52000 fc pour deux mais quel voyage! En attendant l'appel pour l'avion, nous nous rafraichissons chez Archimède qui tient une petite boutique dans la maison de sa mère. Il s'installe avec nous et nous parle de sa vie aux Comores. La jeunesse est celle qui souffre le plus, selon lui. Pas de travail sauf les travaux de force, les grands parents à charge et surtout le dégout des politiciens qui les dirigent. Il nous explique que l'argent est concentré et détourné par leurs dirigeants et que ces pratiques ont valeur d'institutions. Il nous raconte sa vie qui n'est pas des plus faciles sur une île où il n'y a pas d'avenir pour de nombreuses personnes. L'alternative est de la quitter, souvent c'est ce qu'il se passe... en petit bateau ils embarquent en trop grands nombres et souvent ces kwassa se retournent laissant peu de chance de survie pour les naufragés. C'est pourquoi on parle de cimetière marin quand on parle des mers entre les îles et Mayotte. Il dit qu'il vaut mieux mourir que de voler. Nous le quittons pour aller prendre nos billets, le cœur lourd face à un discours très réaliste et tragique.
Nous nous installons au restaurant Akmal, situé en face du restaurant le « relais de Singani » où nous avons dormi le premier soir. Nous commandons de la langouste et des pommes de terre sautées. Nous patientons devant la Tv. Quel choc! Imaginez un peu, nous n'en n'avons plus vraiment regardés depuis 1 an et demi. Arrivent les langoustes, superbes, grillées et fondantes. Notre ami Ibdahou nous avait proposé de le retrouver ce jour mais il est injoignable au téléphone donc nous nous dirigeons vers l'auberge des Abous, à l'autre bout de Fomboni. Un taxi nous y dépose et nous nous y reposons avant le repas du soir. Toute la semaine, nous avons voyagé en éco-tourismes et nous avons mangé local, cette dernière journée sera un peu plus gastronomique. Langouste au coco pour Marie et steak d'espadon sauté aux petits légumes. Excellent.


Vendredi 02 Décembre:Réveil à 5h15. Avec le soleil qui pointe doucement. Nous dégustons le petit déjeuner: jus et fruits frais, confiture papaye vanille à tomber et thé. Direction l'aéroport pour une attente de 2 heures avant un décollage à 9h. Les deux rangées de hublots bien dégagées et les hélices nous permettent d'apprécier la vue. Le survol de Moroni et de la côte de Grande Comore une demi-heure plus tard nous en met plein la vue. Dans ce petit avion je ne ressens pas l'angoisse de l'atterrissage comme dans les plus gros car je vois la route. Le sourire au visage nous descendons et prenons un taxi brousse pour Itsandra, une petite ville tournée vers sa plage de sable fin, située 10 minutes avant Moroni. Là nous nous installons dans la pension d'Oumour Ali pour 10000 fc la chambre. La terrasse donne sur toute la ville, plus particulièrement la plage et la mosquée. Nous nous reposons avant de manger le midi dans le restaurant SimSim Beach qui, comme son nom l'indique, est sur la plage. Poulet « à la king » sauté avec de petits légumes. Marie se baignera en fin d'après midi avant qu'on se rende dans Moroni à la recherche d'un restaurant « chez Babou » pour y déguster des jus d'ananas et de passion frais et délicieux, des brochettes de bœuf et petits légumes, et, clou de la soirée, une mousse au chocolat. Nous utilisons là nos derniers francs comoriens. Il nous reste juste de quoi payer les taxis pour rentrer et aller à l'aéroport le lendemain. Nous chambardons la chambre pour installer le lit sous la fenêtre pour ne pas reproduire le four qu'était notre chambre le soir précédent, avec succès.


Samedi 3 Décembre:

Nous nous réveillons à 5h45 pour un petit déjeuner à 7h. Nous quittons la pension, sautons dans un taxi pour arriver à l'aéroport à 9h. Malheur l'embarquement est repoussé à 10h30. IL fait super chaud et nous nous réfugions sous l'abri prévu afin de ne pas cuire sur le bitume. Marie complète notre journal qui me sert de base présentement et je lis les explications historiques du guide concernant les Comores. Ca y est notre trip prend fin. Nous serons dans l'avion qu'à 13h 10 au lieu de 11h45 et nous atterrirons à Mohéli, à Anjouan et enfin à Mayotte; Céline Dion dans les oreilles. Quelle Horreur. Nous sommes heureux de rentrer à la maison avec pleins de souvenirs, d'images et de rencontres dans nos têtes. Que de bons moments! Heureux d’avoir passer ces vacances ensemble et j'espère que ces photos vous le montreront.

Pour terminer je citerai le guide Lonely Planet :
« Et si votre idée des vacances parfaites est moins de rester boire du rhum en bikini au bord de la piscine mais plutôt de passer de longues et calmes journées à boire du thé et à parler politique avec la population locale, alors un voyage aux Comores sera sans doute le genre d'aventure renversante et inattendue que vous espériez! »